Ne Culpabilisez Pas !


En cette période estivale qui commence, ça va aller à fond le sport : Roland Garros passé, place à  présent au Mondial bien sûr, et bientôt au Tour de France. Voilà pour les  importants, les "plus populaires"...

Cette déferlante sportive est comme une injonction à aimer le sport, à faire du sport. Car oui l'époque est sportive, hyper sportive ! Et surtout l'époque est à la compétition. Comme si nous vivions dans une sorte de compétition permanente et larvée. Et où le vieux principe, "l'important c'est de participer",  se retrouve complètement balayé. De toute façon qui y a vraiment cru !? L'important c'est bien de gagner; non ?

Si bien qu'une sorte de pression douce mais non moins tyrannique se fait ressentir dans nos pratiques. On ressent le besoin d'aller toujours plus loin, pour mieux coller à ceux que l'on voit à la télé, et désormais sur les réseaux sociaux...  C'est le fameux "No pain, no gain" (pas d'effort alors pas de gain) pour les pratiquants de musculation ou de Crossfit. Le "On ne lâche rien" pour les sports de combat, ou d'endurance, qui requièrent un mental d'acier. J'en ai fait l'expérience lors de mon marathon de mars à Barcelone. Et cela m'a bien aidé d'ailleurs.  Dans le même esprit, tout triathlète digne de ce nom veut désormais passer, souvent dès le premier, par la case Ironman (3,8km de natation, 180km de vélo, pour finir par un marathon soit 42km de course à pied !). Rien que cela !

 J'observe cette tendance "au toujours plus" même lorsque je donne une séance de Pilates ou que j'assiste moi-même à un cours de Yoga. Là où "le lâcher prise" devrait être la règle. Eh bien non ! L'esprit du temps est bien d'aller toujours plus loin, plus vite. Au-delà de ses limites...

Cet état d'esprit, ne concerne pas que le sport. Il déborde, déteint sur les autres domaines de nos petites vies. Et c'est là un simple constat. Cette réalité, il faut donc la prendre comme une "donnée". Inutile de faire semblant ou de prétendre : "Moi je ne suis pas comme cela.". Car si ça n'est pas dans le sport, ce sera dans un autre domaine notre vie quotidienne. Il faut juste accepter les contradictions de cette époque, pour mieux les dépasser.

Le problème est que dès lors que l'on mesure ses performances, on se compare. On observe son voisin, sa voisine lors cette classe de yoga : pourquoi va-t-il, va-t-elle plus loin que moi ? Pourquoi cette souplesse, ou cette posture que je ne parviens pas à faire ? Commence alors le cycle sans fin du "pourquoi", et de la frustration. Ce mouvement étant désormais amplifié par ces terribles réseaux sociaux qui nous montrent toujours plus beau, plus sportif, plus heureux que l'autre. Réseaux dont on ne sait s'ils sont une aubaine ou une malédiction.

Je reconnais qu'il est  difficile de sortir de ce "pattern", de ce schéma de compétition permanente. Le sport, la nouvelle religion moderne, les médias, le travail, nous y enjoignent en permanence. Performance, compétition, gains, telles sont les nouvelles marottes.

Je suis conscient d'être moi-même un des acteurs du système, inutile de se mentir. Je sais qu'il faut que je me refrène pour ne pas entrer dans la spirale infernale du "toujours plus". Sans toujours bien y parvenir. Mais j'essaie.

"Savoir renouer avec l'art de déconnecter..."

 Alors, comment faire, si désormais "c'est comme cela" ? On ne change pas le monde. Mais on a encore le pouvoir, chacun à sa manière de retrouver le contrôle.

En renouant avec cet art de déconnecter pour se reconnecter. Car nos corps, nos cerveaux sont comme ces appareils, ces téléphones, qui chauffent, chauffent parce jamais en pause, ou éteints, et qui pètent subitement !
Il nous faut donc retrouver tout simplement cette capacité à lâcher prise, sans culpabiliser. Je rencontre tant de gens épuisés par ce rythme infernal mais incapables de rompre avec. Par peur ? De l'échec, de décevoir (qui ?), de ne pas être dans le mouvement...  Sans doute. Oui peur de ne pas être comme les autres : ni hyper sportif ni hyper compétitif sur le "marché" de la séduction généralisée...

Mais surtout ne culpabilisez pas ! Dîtes vous que  si cela n'est pour cette fois, ce sera pour la prochaine. Que cet échec est l'occasion de remettre l'ouvrage sur le métier. Ou même pas du tout ! Et alors !? Et cela n'est pas un discours de perdant. Mais le discours de la patience et de la longueur de temps. L'avenir dure longtemps...

Très beau weekend.

Melvin.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Bodybuilding - Combien Gagne Mr. Olympia ?

Fitness - Musculation - L'entraînement de David Laid Détaillé

Stephane Matala Qualifié Classic Physique 2023